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Et si nos vêtements, nos objets, étaient importants?

August 21, 2024

publié dans la source de Waterville

Par Julie St-Georges

Depuis l'enfance, le genre se promène dans mes vêtements : des couleurs, aux coupes, à

leurs façons d'être portés.

Je prends conscience de tous ces choix qui m’ont suivie, assumés ou pas. Ça, c'est pour les

filles ! Ça, c'est pour les garçons ! Et du fait que je suis passée de l'enfant sauvage non

binaire, à la fille fille qui espérait l'approbation des autres avec mes robes à pois, à la femme

femme qui prenait note de chaque réaction à son habillement, à la maman full maman, à la

tomboy résiliente un peu clown qui abandonne les préjugés derrière elle... ou iel.

Une chose est certaine : aujourd’hui, je n’utilise plus mes vêtements pour combattre, pour

me protéger ou pour contrôler. Je suis maintenant bien conscient.e que je combattais le rejet

des gens à l'aide de ce masque. Je prenais ainsi sur mes épaules les jugements et les

émotions négatives de ceux qui passaient sur ma route.

J'ai été cet enfant sauvage, dans la forêt, qui connectait profondément avec son

environnement. Peu importait mes vêtements, j'y étais toujours à ma place. Alors dans le

fond, nos cheveux, nos vêtements, nos sous-vêtements, nos choix de voiture, la couleur de

tous nos achats... Est-ce qu'ils sont importants? Est-ce qu'ils sont vraiment une

représentation de nous?

Ils nous sont légués à la mort de nos proches, brûlés parfois au nom de causes, portés pour

passer un message, ou bien offerts à nos anniversaires. Certains sont portés pendant les

pires moments de notre vie, d’autres pendant les meilleurs.

L’épopée de ma crise identitaire vestimentaire est arrivée au sommet du milieu de ma

vingtaine ; le miroir et la réflexion que j’en recevais avaient alors toujours été ma priorité.

Je sais maintenant que je manquais de profondeur, que j'évoluais à la surface. J'évaluais ma

valeur comme celle du paquet de chips au dépanneur, selon l'offre et la demande.

J'avais beau me maquiller, aplatir mes cheveux, aller chez la coiffeuse pendant des heures

pour être blonde, porter des vêtements de marque, appliquer toutes mes connaissances de

la mode pour me vêtir, il y avait en moi une crise permanente et une insatisfaction constante

qui m’empêchait d'atteindre la paix vestimentaire. Prisonnière de cette surface, comme

Narcisse et sa flaque d'eau, j’étais prisonnière de mon miroir. J’utilisais les vêtements

comme une arme, un outil, un pinceau sur la toile de ma vie, full cheezy...oui,oui!

Alors aujourd’hui, à la question de savoir pourquoi je ne suis pas toujours acceptée par

certains, je me réponds simplement que c’est parce que ce n’est pas tout le monde qui

accepte tout le monde. Et c'est tout.

Et je m’accueille en me disant que me représenter avec l'aide de mes vêtements est une

quête aussi valable que celle de trouver sa voix dans la vie, que ce soit en chantant, en

écrivant, ou même en travaillant.

Nos corps changent avec les saisons. Nos vêtements, eux, nous fixent de leurs coins du

garde-robe, et restent les mêmes, immobiles à moins d’être bougés. Et c’est nous qui

choisissons les changements dans notre garde-robe.

Que les habits et les objets arrivent dans nos mains comme par magie, ou bien qu’ils soient

choisis délibérément, ça nous appartient et ils nous représentent, comme une pièce

musicale appartient à un artiste qui l’improviserait.

Le lien qui nous tient, celui qui a été nourri à la p'tite cuillère à coup de constant

capitalisme... serait-il aujourd'hui, relatif à nos possessions?

Nos habits et nos objets pourraient-ils alors être un puissant moteur de changement?

Et si dans le fond, nos vêtements, ils étaient importants?

Viens en jaser,

Julie

www.productionsvirage.com

Portrait d'EntrepreneurE : Meags Fitzgerald ( Le blog le Cahier ) →